31-12-2000

NOUVEL  AN  A  BANGKOk

  RESTO SUR L'EAU

 
Les principaux plats typiques thaïlandaiS

 

Soupe épicée aux crevettes (tom yam kung) : la soupe la plus typique et la plus populaire tant pour les thaïlandais que pour les étrangers. Une des recettes du tom yam kung se trouve sur ce site. Ce plat peut cependant être décliné sous diverses variantes : on peut y ajouter de l'ail, du sucre, du lait de coco, de la crème, des tomates etc...

Soupe aux nouilles (kuaytiao naam) : la soupe aux nouilles est un plat de base dans tous les pays d'Asie. Avec des boulettes de viande, c'est la seul plat thaï qui se mange avec des baguettes.

Soupe de riz (khao tom) : se prend souvent au petit-déjeûner, souvent enrichie d'un oeuf. Piment et vinaigre de riz forment le meilleur condiment pour l"accompagner.

Salade de fruits de mer (yam thalee) : fait souvent office d'entrée dans le sud. Tièdes, les fruits de mer cuits nappent un lit de laitue.

Salade de papaye (som tam) : très appréciée dans tout le pays, mêle minces tanches de fruit et de piment. La papaye est rapée dans une sauce à base de jus de citron et de nam plaa (sauce au poisson). Les thaïlandais en font traditionnellement la garniture du kai yang (poulet au barbecue accompagné d'une sauce sucrée et pimentée) garni de khao niao (riz gluant). Recette du som tam sur ce site.

Plats au curry vert (kaeng khiao wan) : poulet ou boeuf sont cuits dans du lait de coco qui leur donne une saveur presque sucrée. Le piment vert relève la saveur du plat. Recette sur ce site.

Plats au curry salé (kaeng phanaeng) : poulet ou boeuf sont accompagnés de crevettes, de graines de coriandre, de piment rouge et d'un soupçon de basilic.

Nam phrik : désigne toute une famille de spécialités très répandues. Légumes crus et viandes frites sont trempés dans une pâte à base de piment. Dans le nord, on apprécie le naam phrik ong à la couenne de porc. Dans les grandes occasions ou dans les restaurants chic, la présentation inclut des légumes sculptés. Recette sur ce site.

Porc frit aromatisé au basilic (mu sap bai kraphao) : peut se déguster en commun lors d'un repas traditionnel.

Pâtes de blé et tranches de porc rouge (bami haeng mu daeng) : composent un plat proposé par les vendeurs de rues dans tout le pays.

Riz sauté (khao phat) : les oeufs, les lamelles de viande et les légumes qui y sont incorporés rendent ce plat très nourrissant. Les thaïs le dégustent à tout moment de la journée. Le riz sauté le plus populaire est le khao phat mu (riz sauté au porc). Recette sur ce site.

Riz à la vapeur (khao thammaddaa ou khao suay) : base des repas en commun, il vous sera servi en premier, même si vous commencez votre repas par une soupe. Rien ne l'égale pour apaiser un palais enflammé par le piment. À privilégier si vous avez un problème de poids. En effet, cette garniture ne contient pas de graisses.

Riz gluant (khao niao) : originaire du nord et du plateau de l'Isan, il est cuit et présenté dans des paniers tressés et se mange avec les doigts. Roulé en boule, il peut servir à porter d'autres aliments à la bouche. Recette sur ce site.

Nénuphars frits (phat pak bung) : très rapides à préparer, sont un des nombreux plats simples et doux pouvant entrer dans un repas.

Mangue et riz gluant ((khao niao mamuang) : la mangue est sucrée par une crème à la noix de coco. C'est le dessert le plus célèbre du pays. Recette sur ce site.

Crème à la noix de coco (sangkhaya) : composée aussi avec des oeufs et du sucre, elle se déguste avec du riz gluant ou dans un potiron évidé.

 

 

Une cuisine royale

Bouddha époque SukhotaIBouddha époque Ayuthaya

Les thaïs, venus du sud de la chine, sont d’origine sino-tibétaine et se sont installés progressivement dans la péninsule indochinoise entre les VIIIème et XIIIème siècles, chassés par les envahisseurs mongols. Ce territoire d'accueil a été occupé conjointement ou auparavant par d'autres populations comme les môns, les khmers et les tribus du nord.

C'est au 13ème siècle que la cuisine thaïlandaise telle que nous la connaissons aujourd'hui a certainement commencé à prendre ses spécificités. Au début de ce siècle-là, les seigneurs thaïs, supportant mal le joug khmer, se rebellèrent. Entre 1220 et 1240, ils chassèrent le gouverneur cambodgien de Sukhothaï et l'un d'entre eux fut proclamé roi et prit la ville pour capitale. Depuis cette époque, les dynasties et leurs lignées de souverains siamois se sont succédées sans interruption jusqu'aux Chakri qui occupent le trône de nos jours. Même si les royaumes thaïlandais connurent des vicissitudes au cours des siècles, le Siam ne fut jamais colonisé et sa culture propre s'est forgée et enrichie au cours des siècles. Les thaïs de l'époque moderne considèrent que le point de départ de leur culture est cette époque dite "Sukhothai". C'est, par exemple, à Sukhothai que la fête du Loy Krathong a pris naissance et que les premiers édifices religieux thaïs ont commencé à remplacer les monuments khmers. Nang Nopphamat, première épouse du roi Phra Ruang et princesse consort, fut l'initiatrice de la fête du Loy Krathong et introduisit la sculplture sur fruits et légumes à la Cour. De nos jours, les thaïs, dominés économiquement par la minorité chinoise venue au 19ème siècle, défendent jalousement leur culture dont la cuisine fait partie intégrante, bien sûr.

La comparaison des deux têtes de Bouddha (images en haut) exposées au Musée Guimet (Paris) est édifiante. A gauche : époque Sukhotaï (du milieu du XIIIème siècle au XVéme siècle), à droite : époque Ayuthaya (du milieu du XIVème siècle à la fin du XVIIIème siècle). L'un est joufflu, souriant et semble heureux alors que l'autre a le visage émacié et austère. L'époque Sukhothaï fut sans aucun doute une période de festivités et de bonne chère. La tolérance y était aussi une valeur très présente.

Les rois thaïlandais furent vite connus pour leur passion de la bonne chère. Les cuisines des palais étaient amplement approvisionnées grâce à la richesse et à la fertilité de cette nouvelle terre. Les montagnes du nord fournissaient la viande et le gibier, tandis que les rivières, fleuves et lacs regorgeaient de poissons frais. Dans les terres plus fertiles du sud, les fruits et légumes tropicaux abondaient. Le golfe du Siam était une source constante de fruits de mer, tandis que le riz parfumé venait, lui, du Bassin du Chao Phraya. Des marchands en provenance des Indes et du Moyen-Orient apportaient dans les ports siamois des épices et autres mets exotiques. Les piments, originaires d'Amérique, arrivèrent au XVI ème siècle, importés par des marchands européens. Il n'est donc pas étonnant que ce pays de paix et de prospérité, dans lequel les richesses abondaient, ait donné naissance à une cuisine complexe, riche et variée.

Il y a eu au cours des siècles de nombreux échanges culturels et commerciaux avec particulièrement la Chine et l’Inde. Ceux-ci ont indéniablement influencé l'art culinaire siamois . La cuisine thaïlandaise a cependant ses spécificités, comme l’utilisation fréquente du lait et de la crème de coco et la combinaison originale des parfums. Sa particularité par rapport aux autres cuisines asiatiques est son caractère tout en raffinement et en nuances et sa présentation unique au monde dont le fleuron est la sculpture sur fruits et légumes, art en lui-même dans lequel excellent les cuisiniers thaïlandais.

Pour ma part, je classe la cuisine thaïlandaise au palmarès des cinq meilleures cuisines du monde ("top 5" si vous aimez le langage "tendance"). Elle est accompagnée par les cuisines française et italienne et par ses deux soeurs ainées, les cuisines chinoise et indienne.

Cuisine populaire, elle est passée par la table des rois et empereurs du Siam pour se retrouver pour notre plus grand plaisir dans les restaurants du monde entier.

Marché flottant Bangkok

Cuisine populaire, elle est passée par la table des rois et empereurs du Siam pour se retrouver pour notre plus grand plaisir dans les restaurants du monde entier. Ici : le marché flottant de Damnoen Saduak, près de Bangkok. La marchande est en train de servir un kuay tiao naam, soupe très populaire, seul plat servi systématiquement avec des baguettes en Thaïlande. Le commerce et la restauration sur les klongs (canaux) se déplace dans la rue au fur et à mesure de la disparition de ces derniers qui font place au goudron.

 

 

Bangkok

L'endroit le plus réputé pour les restaurants à Bangkok se trouve à proximité du World Trade Center. Quand vous vous trouvez devant ce centre commercial, tournez le dos au métro aérien (appelé "sky train" ici) et prenez la première rue à gauche. Là se trouvent de nombreux restaurants qui proposent des poissons et crustacés vivants que vous choisirez et que l'on préparera spécialement pour vous. Si vous ne trouvez pas, demandez la direction de Panthip Plaza (une super Surcouf thaïlandais dédié à l'informatique). Ces restaurants se trouvent entre Panthip Plaza et le World Trade Center.

Devant le World Trade Center, il est possible de manger en plein air car de petites boutiques proposent de la nourriture à prix très attractifs dans une ambiance sympa. Malheureusement, ces boutiques ne présentent pas toutes les garanties sanitaires que l'on est en droit d'attendre. C'est tentant mais à éviter. Il ne faut pas manger dans la rue en Thaïlande car seuls les restaurants, qui sont soumis à des règles d'hygiène très strictes, présentent les garanties nécessaires dans ce pays tropical.

Vous pourrez faire un dîner-croisière sur un bateau qui naviguera le long du Chao Phraya : vous en emporterez un souvenir inoubliable. Renseignements et réservations :à la Loy Nava C° Ltd [tél : (02) 437 4932 ou (02) 437 7329] ou à la River Sightseeing Ltd [tél : (02) 437 4047].

Vous pourrez aussi allier les plaisirs du palais et de l'oeil en assistant à un spectacle de danse traditionnelle (ram thai) lors d'un dîner dans un établissement spécialisé.

Bussaracum : Psethiwan Bldg, Silom Road. Tél : (02) 266 6312. Situé dans le quartier des affaires dans une avenue qui aboutit au Chao Phraya, ce restaurant met l'accent sur la cuisine royale thaïe dans un cadre élégant et raffiné. Après votre dîner, vous pourrez aller faire un tour à Patpong pour prendre la température de ce quartier chaud.

Spice Market : Regent Hotel, 155 Ratchadamri Rd. Tél : (02) 251 6127. L'une des meilleures tables thaïes bangkokoises dans un décor évoquant une épicerie traditionnelle. Vous apprécierez les currys et les friandises à l'ancienne.

Sala Rim Nam :Oriental Hotel, 48 Oriental Avenue. Tél : (02) 437 3080. Le N°1 de Thaïlande pour assister à un spectacle de danses traditionnelles (ram thai). Le khon est sa spécialité. Ces pièces de théâtre dansées étaient réservées aux rois et à sa cour et exécutées par un nombre d'artistes important qui a été limité de nos jours pour une raison de coût. Elles sont jouées uniquement par des hommes. Ce restaurant est situé sur l'autre rive du Chao Phraya et il faut emprunter un ferry pour s'y rendre à partir de l'Oriental Hotel.

Baan thai : 7 Sukhumvit soi 32. Tél : (02) 233 6912. Si vous ne trouvez pas de place au Sala Rim Nam, c'est ici que vous devrez réserver. En effet, si les prestations de la restauration et du spectacle de danses n'ont pas le niveau de son concurrent, elles sont tout à fait acceptables.

Pour le reste, faites confiance aux guides spécialisés qui sont édités et mis à jour par des professionnels.

 

 

Une cuisine santé

L'Asie est une continent qui produit de nombreuses variétés d'herbes, de fruits et de légumes qui, nonobstant leur valeur nutritive, ont des effets bénéfiques sur la santé.

L'ail thaï est hypotenseur. Il est riche en vitamines B et C, ce qui permet de mieux lutter contre la fatigue et les infections. Il contient également du fer et du zinc. Le basilic combat l'indigestion et stimule l'appétit. La cardamome a un effet laxatif. La galanga favorise la digestion, soigne les maux d'estomac, purifie le sang et exerce une action favorable sur le fonctionnement des organes de reproduction féminins. Le gingembre facilite la digestion et a des propriétés aphrodisiaques. Le lime, ou citron vert, est un concentré de vitamines C qui permettent de lutter contre la fatigue et les infections. Les piments ont un pouvoir bactéricide et purifient l'organisme. La sauce d'huîtres et la sauce au poisson sont riches en sels minéraux et en vitamines. Le tamarin est riche en vitamines C. Bien sûr, cette liste n'est pas exhaustive.

D'autre part, les légumes qui accompagnent les plats sautés préparés au wok sont très peu cuits, ce qui leur permet de garder un croquant agréable et surtout leurs vitamines..

Consommer de la cuisine thaïlandaise est un gage de santé pour ces raisons, mais aussi parce que les poissons et crustacés, plus favorables à la santé, sont utilisés en grande quantité, contrairement à la viande dont le prix est élevé en Thaïlande.

Galanga, galangal

La galanga favorise la digestion, soigne les maux d'estomac, purifie le sang et exerce une action favorable sur le fonctionnement des organes de reproduction féminins.

 

Généralités

La cuisine thaïlandaise est appréciée dans le monde entier et particulièrement en Asie.  En France, beaucoup de restaurants « chinois » affichent « cuisine chinoise et thaïlandaise ». Il ne faut pas se laisser abuser. Dans ces endroits, vous ne mangerez pas de la vraie cuisine thaïlandaise. Cet affichage est simplement utilisé pour attirer la clientèle avec le prestige de la cuisine thaïlandaise et pour faire monter les prix. Cependant, les vrais restaurants thaïlandais de Paris ont en général des prix sages par rapport à ce qui se passe dans les autres pays, car ils sont en concurrence avec la cuisine française.

Les thaïlandais préparent la cuisine de telle manière qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser un couteau pour manger : une cuillère et une fourchette leur suffisent. La fourchette sert à pousser les aliments dans la cuillère qui est ensuite portée à la bouche. Cependant dans le nord où l’influence chinoise est indéniable, on utilise aussi des baguettes. On en mettra à votre disposition dans les restaurants.

Si vous allez seul (e) au restaurant en Thaïlande et si vous commandez plusieurs plats, on vous servira facilement le porc sauté à la sauce aigre-douce avant la soupe. Si vous commandez uniquement une soupe, ce qui ne paraîtra pas insolite, on vous demandera si vous désirez aussi du riz (riz blanc bouilli : khao thammadaa) car les thaïs mangent toujours la soupe avec du riz si elle ne contient pas de nouilles. Par contre, le riz sauté est considéré comme un plat à part entière (par exemple le khao phat mu : riz sauté au porc, plat très populaire). Si vous êtes choqué par l’ordre dans lequel vous sont apportés les plats dans un restaurant en Thaïlande, n’essayez pas d’expliquer votre point de vue : on ne vous comprendrait pas et il serait inutile de vous mettre en colère : on vous comprendrait encore moins. Les habitudes et traditions sont très fortement ancrées chez les thaïs.

L'idéal est donc d'aller au restaurant en Thaïlande en couple, ou mieux à plusieurs. Cela vous donnera la possibilité de manger à la thaïlandaise et de goûter à un maximum de spécialités. Les plats sont servis tous ensemble ou au fur et à mesure de leur préparation et chacun se sert à sa guise. Ne remplissez pas trop votre assiette : cela est considéré comme impoli. Par contre, vous pourrez vous resservir à volonté. Aucun ordre dans l’apport des plats n’est respecté, comme expliqué au paragraphe précédent.

Bien sûr, les guides touristiques sur la Thaïlande sont nombreux tant en français qu'en anglais et ils fournissent d'excellentes adresses de restaurants. Vous pourrez aussi avoir recours à certains guides qui sont spécialisés dans les restaurants, les meilleurs étant publiés en anglais. Vous pourrez les acheter dans les librairies anglophones que l'on trouve dans toutes les grandes villes en France. Dans tous les aéroports thaïlandais, vous trouverez facilement ce genre d'ouvrages. Dans toutes les villes thaïlandaises il y a des librairies qui vendent de nombreux livres francophones et anglophones, particulièrement dans les galeries commerciales. À Bangkok, c'est dans le quartier de Siam Square (prononcer sayam sacouère), qui est l'équivalent de notre quartier latin, que vous trouverez le plus grand nombre de librairies.

Vous pourrez aussi choisir vos restaurants en vous promenant le long du front de mer des stations balnéaires, par exemple. Sachez que vous pourrez manger à un prix très intéressant et en toute sécurité (sur le plan sanitaire) dans les galeries commerciales dont la plupart ont un espace réservé à la restauration (au dernier étage en général). Là, des stands sont alignés, proposant diverses spécialités y compris de la cuisine musulmane ou japonaise. Vous demanderez une carte magnétique au guichet destiné à cet effet, pour un prix que vous déterminerez vous-même(100, 200 ou 300 THB, par exemple). Vous choisirez ensuite vos plats dans les divers stands et votre carte sera débitée au fur et à mesure. Si vous avez encore un crédit après votre repas, vous pourrez l'utiliser plus tard, bien sûr.

 

SCULTURE SUR FRUITS

C’est un art originaire d’Asie connu en Thaïlande, en Chine, en Corée et au Japon. Cependant, c’est en Thaïlande qu’il est le plus pratiqué et où on trouve les oeuvres les plus importantes et les plus raffinées. Il est indissociable de la cuisine thaïlandaise. Celle-ci implique un équilibre entre le contraste des saveurs épicées et subtiles, sucrées et salées, mais elle est aussi concernée par des valeurs esthétiques car les thaïs pensent que la nourriture doit être un plaisir autant pour l'oeil que pour le palais.

 

 

Fruits et légumes sont sculptés à l'occasion de la réception d'invités, d'offrandes faites aux moines, des ordinations, des mariages et des funérailles royales.

 

 PLEIN LES YEUX !

 

 

L'anecdote la plus ancienne concernant la sculpture sur fruits et légumes remonte à l'année 1364. L'histoire se passe à Sukhotai, capitale du nouveau royaume thaï qui venait de s'émanciper du joug khmer. A l'occasion de la fête du Loy Krahtong, Nang Nopphamat (Thao Sichulalak), première épouse du roi Phra Ruang et princesse consort, avait décoré un krathong avec des fruits et légumes sculptés. Le Loy Krahtong est une fête qui a lieu tous les ans à la pleine lune de novembre et qui marque la fin de la mousson et de la récolte du riz. A cette occasion, de petites embarcations, figurant une fleur de lotus, sont fabriquées avec des feuilles de bananier. On y dispose de l'encens, des bougies allumées et une pièce de monnaie, puis on les lâche sur les rivières, les fleuves ou la mer pour s'attirer la bonne chance et se nettoyer de ses péchés. Le roi Phra Ruang fut ébloui à la vue du krahtong qui avait été décoré avec une profusion de fleurs, de lapins, de cygnes et de nombreux autres animaux sculptés sur des fruits et légumes et qui flottait, tel un gros nénuphar. Appréciant fortement cette innovation de sa royale épouse, il décréta que la sculpture sur fruits et légumes appartiendrait désormais aux arts rattachés au patrimoine culturel thaïlandais.

Pendant le premier règne de l'ère dite "Bangkok", Sa Majesté, le roi Rama 1er Le Grand organisa une compétition de sculpture sur fruits et légumes au festival du douzième mois lunaire (loy krathong). Des courges furent minutieusement sculptées pour présenter aux moines du riz sucré et les plateaux sur lesquels avaient été placés les bols étaient splendidement ornés avec des fleurs de toutes sortes sculptées dans des papayes badigeonnées de colorants naturels.

La sculpture sur fruits et légumes (kae-sa-lak en thaï) était jadis réservée aux femmes de la cour royale et aux cuisiniers attachés à la royauté et à la noblesse. Les jeunes filles de la noblesse étaient envoyées au Palais Royal qui devint une université dédiée à cet art. De nos jours, il s'est démocratisé et les maîtres sculpteurs ont transmis leur savoir-faire à la nouvelle génération. C'est pour cela qu'il est possible d'assister à des démonstrations de sculpture sur fruits et légumes dans des hôtels thaïlandais de grande classe comme, par exemple, le Dusit Resort de Pattaya.

Cette démocratisation se produisit en 1932 lorsque la Thaïlande devint une monarchie constitutionnelle pendant le Septième Règne. Une école d'économie domestique fut établie sous la responsabilité du Professeur Yeuan Phanuthat. En 1934, Phraya Sarasatpraphan, le Ministre de l'Éducation, rassembla des professeurs venant de tout le pays et organisa un stage d'une année dans différents arts dont la sculpture sur fruits et légumes faisait partie. C'est à partir de ce moment-là que "Kae sa lak" se répandit dans les milieux populaires.

La plupart des thaïs possèdent aujourd'hui des rudiments de cet art, mais peu ont l'habileté et l'expérience nécessaires à la maîtrise des techniques les plus sophistiquées. Les sculpteurs les plus talentueux, capables de créer de magnifiques compositions, comme c'est le cas de Khoun Yui, jouissent d'une grande estime.

Actuellement, ce sont toujours essentiellement des femmes qui perpétuent cet art. Elles ont une âme de sculpteur. J'ai remarqué cela lorsque Khoun Yui a regardé mon site "Sourires d'Asie" : elle s'est intéressée particulièrement à la photo d'un sculpteur sur bois balinais en train d'exécuter une oeuvre. L'artiste débute son travail à partir d'un bloc et utilise ensuite des instruments constitués essentiellement par un couteau à lame recourbée, un couteau à lame à double tranchant et des gouges. Cet art demande de la concentration et, bien sûr, de l'habileté manuelle et du goût. Il se pratique traditionnellement assis en "seiza" (genoux pliés, pieds sous les fesses).

Toutes les oeuvres que vous pouvez contempler dans cet album ont été exécutées par Khoun Yui dans l'exercice de ses fonctions de cuisinière à l'Hôtel Dusit Resort de Pattaya et lors de concours organisés à Bangkok. En général, vous pourrez voir Khoun Yui exercer son art le samedi lors du buffet hebdomadaire qui a lieu au restaurant "The Bay" de l'Hôtel Dusit Resort de Pattaya. Cet établissement est situé à North Pattaya, à hauteur du rond-point dit "Clock Tower" qui se trouve à l'intersection de North Pattaya Road et de Naklua Road, accessible avec les taxis collectifs qui font le tour de Pattaya dans le sens inverse des aiguilles d'une montre : demander au chauffeur de s'arrêter là avant de monter. Cependant, pour confirmer sa présence, veuillez téléphoner à Khoun Yui auparavant (langues parlées : anglais et thaï), car elle n'est pas seule à faire cette démonstration. Bien sûr, même si Khoun Yui n'est pas présente, les démonstrations on lieu tous les samedis. Le coût du buffet est d'environ 900 THB ce qui peut paraître exorbitant pour prendre un repas à Pattaya. Cependant, la qualité des mets (plats thaïs, chinois et européens, fromages français et pâtisseries françaises et thaïes) et de l'endroit (hôtel numéro un de Pattaya, restaurant charmant avec vue sur mer, clientèle de choix) ainsi que la démonstration de sculpture sur fruits et légumes justifient la dépense. Si vous souhaitez prendre des cours de sculpture sur fruits et légumes à Pattaya, les coordonnées de Khoun Yui se trouvent sur sa page .

 

Les boissons

Lorsque vous séjournerez en Thaïlande, la quantité et la qualité des boissons que vous absorberez au cours de la journée aura encore plus d'importance que sous les climats tempérés ou froids : faites attention à la déshydratation, à l'alcool et aux boissons sucrées (apport de calories et effet sur le foie). La Thaïlande est un pays tropical d'Asie du sud-est, où la religion prépondérante est le Théravâda. La conjonction ressources naturelles et agricoles/religion/climat/habitudes du continent implique la consommation de boissons non alcoolisées comme le thé ou les jus de fruits. C'est une logique simple à comprendre, j'ajoute cependant, pour ceux qui ne le savent pas, que l'un des 4 préceptes que doivent respecter les fidèles pratiquant le Bouddhisme Théravâda est : "ne pas boire d'alcool". Boire de l'alcool sous un climat tropical implique des risques évidents, c'est pour cette raison que les responsables spirituels ont édicté ce précepte. Cependant, vous pourrez voir des thaïs boire de l'alcool, en particulier de la bière, ce qui est de plus en plus courant, y compris chez les jeunes femmes. Vous pourrez faire de même. Vous êtes dans un pays où la tolérance est de rigueur : on ne vous en voudra pas pour autant si votre comportement reste correct. Si vous buvez de l'alcool, portez votre choix vers la bière plutôt que vers le vin, car ce dernier est très cher et de piètre qualité en Thaïlande et, comme vous le savez certainement, son degré d'alcool est plus élevé que celui de la bière. Quant à déguster un poulet aux noix de cajou ou une soupe épicée aux crevettes avec un Clos Vougeot ou un St Estèphe, je pense vraiment que c'est une hérésie. Si les restaurants thaïlandais, en France et ailleurs, présentent une carte des vins, ce n'est pas par souci gastronomique, mais plutôt pour des convenances économiques et commerciales.

Café glacé (kafae yen) : le café est mélangé avec du sucre et du lait, mis à refroidir, puis versé sur des glaçons. C'est la façon la moins douloureuse de boire du café, car ici, comme dans presque tous les pays d'Asie, ce breuvage est de piètre qualité et ressemble plus à de l'eau colorée qu'à la délicieuse boisson chaude que l'on peut déguster en Colombie ou au Brésil.

Café chaud (kafae roon) : comme il est précisé ci-dessus, le café n'est pas une spécialité asiatique (le Laos voisin étant une exception : vous pourrez y déguster un des meilleurs cafés du monde). Les thaïlandais ont l'habitude d'ajouter des graines de tamarinier moulu dans leur café pour l'aromatiser et faire des économies, comme on le fait en occident avec la chicorée. Cependant, vous pourrez trouver du bon café dans les galeries commerciales "chic" comme la Royal Garden Plaza de Pattaya ou dans des restaurants spécialisés comme les "Black Canyon".

Eau minérale plate (naam plaao) : Si vous souhaitez qu'elle soit servie avec des glaçons, précisez : "naamkhaeng plaao". Eau potable se dit "naam duum" (ne consommez jamais l'eau du robinet en Thaïlande).

Jus de fruits (naam phonlamay) :

Jus d'orange (naam som).

Jus de goyave (naam farang).

Jus de longane (naam lamyai).

Etc.....

Lait de coco : vous l'aspirerez directement de la noix avec une paille : la boisson la plus naturelle et la plus saine qui soit.

Thé chaud (chaa roon ou naam chaa) : si vous tenez à votre santé et à votre confort, vous préférerez cette boisson chaude et sans calories, car on la consomme sans sucre. Dans les pays chauds, la manière la plus efficace pour se désaltérer est de prendre des boissons chaudes. On sert parfois le thé chaud avec du lait. Si vous voulez éviter cela, l'expression "naam chaa" est la mieux adaptée. Si vous souhaitez du thé au lait, précisez : "chaa roon say nom".

Thé glacé (chaa yen) : le thé est mélangé avec du sucre et du lait, mis à refroidir, puis versé sur des glaçons.

Boissons alcoolisées (à consommer avec modération) :

Bière (biaa) : la marque la plus appréciée par les thaïs est la Singha. La bière Chang (bière de l'éléphant, comme son nom et son étiquette l'indiquent) est, elle aussi, populaire.

Whisky thaï (wisaki thai) : de marque Saeng Thip ou Mekong. Quand les thaïs consomment du whisky d'importation, plus coûteux, c'est pour affirmer leur statut social.

 

Une cuisine saveurs faite pour l'oeil et le palais

Marché flottant de Damnoen Saduak près de Bangkok

A table, les thaïlandais servent tous les plats en même temps et chacun se sert à sa guise. De ce fait, contrairement à ce qui se passe chez nous, aucun plat n'est plus important que l'autre. L'accent est mis sur l'équilibre des parfums, textures et couleurs. La combinaison de nombreux ingrédients permet d'obtenir des parfums exquis. C'est ce qui fait la différence entre la cuisine thaïlandaise et les autres cuisines asiatiques.

La cuisine thaïlandaise est originale, utilisant sans limite les diverses épices, alliant l'acidulé, l'amer et le pimenté. Même si ici chaque cuisinier détermine ses proportions, l'utilisation fréquente de l'ail, du gingembre, du piment, du lait et de la crème de coco, de la galanga, de la citronnelle, de la menthe, du basilic et du coriandre, combinés avec la sauce au poisson et la pâte de crevettes ainsi que l'usage du sucré et du salé conjointement donnent sa saveur spécifique à la cuisine thaïlandaise.

Comme vous pourrez le voir dans la recette des délices de tapioca à la crème de coco présentée dans ce site, des détails comme le fait d'utiliser des feuilles de banane sont considérés par les cuisiniers comme ayant une influence sur le goût final du plat, ce qui n'est pas faux. Certains cuisiniers thaïlandais utilisent des planches à découper en tamarinier pour donner une touche personnelle à leur cuisine. C'est, pour moi, une des preuves que la cuisine thaïlandaise est raffinée et pleine de subtilités : elle reflète le caractère du peuple thaïlandais.

La cuisine thaïlandaise implique un équilibre entre le contraste des saveurs épicées et subtiles, sucrées et salées, mais elle est aussi concernée par des valeurs esthétiques car les thaïs pensent que la nourriture doit être un plaisir autant pour l'oeil que pour le palais. Les cuisiniers thaïs transforment les fruits et les légumes les plus simples en oeuvres d'art miniatures que vous retrouvez sur le bord de votre assiette. Les humbles carottes, tomates ou concombres sont habilement transformés en rose ou en chrysanthème, en poisson ou en animal. La sculpture sur fruits et légumes est le fleuron qui vient couronner l'art culinaire thaïlandais.

Crabe farci thaïlandais

 

FIN DE L'ANNEE 2000

SUITE SUR 2001

 

 

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